ÉCOLE NOIRE 2021/ 22/23

 

« Le monde a besoin d'hérétiques, de sorcières écarlates, de mages, d'enchanteresses » sous-commandants insurgés Moisés et Galeano - Cie Tamèrantong ! Xine, Plok et Djab rencontrent les artistes conteuses de l'école noire ! Dédicace Sistas ! légitimes/illégitimes, non-binaires représente !
Une expérience inoubliable, une retraite qui opère en mode alchimie ! Parler, chanter, danser, écouter, créer le miracle de nos différences, péter les frontières visibles ou invisibles entre toi et moi, les mythes, les légendes sont nos stars !
Nous avons bien retenu les sept préceptes zapatistes, prendre conscience de nos responsabilités d'artistes et de notre rôle à jouer dans l'évolution de la pensée et sur le chemin menant à l'émancipation !
Nous avons dans nos coeurs les mots de Rancière : « apprendre à être égaux dans une société inégale c'est ce que veut dire émanciper » Avec vous nous saisissons l'impact de cette autre citation de Rancière : « Improviser : apprendre à se vaincre, à vaincre cet orgueil qui se farde d'humilité pour déclarer son incapacité à parler devant autrui »
TMT ! Merci ! Et merci pour les photos souvenirs et une belle grosse pensée pour Didier Kowarsky chevalier de la Tong !
Prochaine école noire : du 12 au 21 janvier 2024 et prochain RDV des Sistas à Oléron du 28 mars au 2 avril 2024, année du Dragon ! Tenez bon !
 




 








Oui, les artistes de la parole parlent aujourd'hui de leurs créations "entre tradition et modernité" ou bien récemment "entre réalité et fiction" à l'école noire les conteuses sont à l'affût du vivant, de cette parole vraie, de l'authenticité, des coeurs battants sous la neige, simple témoignage de sororité naturelle, ce sont des combattantes de la nuit, infiniment joyeuses.
"Toutes les légendes sont des expériences. Ce sont des histoires vraies. Les mythes de nos ancêtres ne sont pas des récits imaginaires. Si nos contemporains pensent que ces épisodes ne sont pas réels, c'est parce que leurs forces de vie sont moins actives que chez les anciens qui racontaient ces histoires "
Oasarkak - conteur populaire du Groenland
 








 
Tandis que grrrronde la rue (et les Tongs avec) :
Une délégation TMT! s’en est allée dans la montagne ardente du Bourbonnais, à la rencontre des conteuses de l’École Noire.
Un temps de suspension pour partager, s’écouter, défaire, refaire et aiguiser nos paroles et nos pensées.
Pointer notre commun grâce à nos différences qui font notre égalité.
Réfléchir à nos places d’artistes engagé.e.s pour un monde plus digne.
Chanter, jouer, raconter et danser avec l'étincelle punk de rage et de liberté.
Et s’en retourner régénéré.e.s. par cet endroit de survie poétique.
À nos songes, s’est mêlé le rêve zapatiste de nos compas Indiens en lutte au Mexique.
Pour la Vie : tous les arts, toutes les résistances, toutes les rébellions !
« 𝐸𝑛 𝐼𝑠𝑙𝑎𝑛𝑑𝑒, 𝑖𝑙 𝑦 𝑎𝑣𝑎𝑖𝑡 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑎𝑛𝑐𝑖𝑒𝑛𝑠, 𝑙'𝑎𝑛𝑡𝑖𝑞𝑢𝑖𝑡𝑒́ 𝑑𝑢 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠, 𝑢𝑛𝑒 𝑒́𝑐𝑜𝑙𝑒 𝑠𝑒𝑐𝑟𝑒̀𝑡𝑒 𝑞𝑢𝑖 𝑠'𝑎𝑝𝑝𝑒𝑙𝑎𝑖𝑡 𝑙'𝐸́𝑐𝑜𝑙𝑒 𝑁𝑜𝑖𝑟𝑒. 𝐶𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑒́𝑐𝑜𝑙𝑒 𝑠𝑒 𝑡𝑟𝑜𝑢𝑣𝑎𝑖𝑡 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑢𝑛 𝑠𝑜𝑢𝑡𝑒𝑟𝑟𝑎𝑖𝑛 𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑏𝑎̂𝑡𝑖. 𝐼𝑙 𝑦 𝑓𝑎𝑖𝑠𝑎𝑖𝑡 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑙𝑒̀𝑡𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑛𝑜𝑖𝑟. 𝐶'𝑒́𝑡𝑎𝑖𝑡 𝑢𝑛𝑒 𝑖𝑚𝑚𝑒𝑛𝑠𝑒 𝑏𝑖𝑏𝑙𝑖𝑜𝑡ℎ𝑒̀𝑞𝑢𝑒 𝑒𝑡 𝑖𝑙 𝑛'𝑦 𝑎𝑣𝑎𝑖𝑡 𝑎𝑢𝑐𝑢𝑛 𝑝𝑟𝑜𝑓𝑒𝑠𝑠𝑒𝑢𝑟. 𝐸𝑛 𝑟𝑒𝑣𝑎𝑛𝑐ℎ𝑒, 𝑙'𝐸́𝑐𝑜𝑙𝑒 𝑁𝑜𝑖𝑟𝑒 𝑒́𝑡𝑎𝑖𝑡 "ℎ𝑎𝑏𝑖𝑡𝑒́𝑒". 𝑇𝑜𝑢𝑡 𝑐𝑒 𝑞𝑢𝑖 𝑠𝑒 𝑡𝑟𝑜𝑢𝑣𝑎𝑖𝑡 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑙𝑖𝑣𝑟𝑒𝑠 𝑒́𝑡𝑎𝑖𝑡 𝑒𝑛 𝑓𝑙𝑎𝑚𝑚𝑒𝑠 𝑣𝑖𝑣𝑒𝑠. 𝑇𝑜𝑢𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑒́𝑙𝑒̀𝑣𝑒𝑠 𝑦 𝑟𝑒𝑠𝑡𝑎𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑎𝑢 𝑚𝑜𝑖𝑛𝑠 𝑡𝑟𝑜𝑖𝑠 𝑎𝑛𝑠. 𝑇𝑜𝑢𝑠 𝑣𝑒𝑛𝑎𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑝𝑎𝑦𝑠 𝑑𝑖𝑓𝑓𝑒́𝑟𝑒𝑛𝑡𝑠 : 𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑖𝑛𝑐𝑒𝑠, 𝑑𝑒𝑠 𝑠𝑎𝑢𝑣𝑎𝑔𝑒𝑜𝑛𝑛𝑒𝑠, 𝑑𝑒𝑠 𝑓𝑖𝑙𝑠 𝑑𝑒 𝑟𝑖𝑒𝑛, 𝑑𝑒𝑠 𝑓𝑖𝑙𝑙𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑔𝑟𝑎𝑛𝑑𝑠 𝑐ℎ𝑒𝑓𝑠… 𝑇𝑜𝑢𝑠 𝑒́𝑡𝑎𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑙𝑎̀ 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑟𝑎𝑖𝑠𝑜𝑛𝑠 𝑚𝑦𝑠𝑡𝑒́𝑟𝑖𝑒𝑢𝑠𝑒𝑠. 𝐷𝑒𝑠 𝑚𝑎𝑖𝑛𝑠 𝑔𝑟𝑖𝑓𝑓𝑢𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑝𝑜𝑖𝑙𝑢𝑒𝑠 𝑡𝑟𝑎𝑣𝑒𝑟𝑠𝑎𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑙'𝑜𝑏𝑠𝑐𝑢𝑟𝑖𝑡𝑒́ 𝑒𝑡 𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑜𝑛𝑛𝑎𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑎̀ 𝑚𝑎𝑛𝑔𝑒𝑟. 𝐴𝑢 𝑐𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑏𝑖𝑏𝑙𝑖𝑜𝑡ℎ𝑒̀𝑞𝑢𝑒, 𝑖𝑙 𝑦 𝑎𝑣𝑎𝑖𝑡 𝑢𝑛 𝑝𝑢𝑖𝑡 𝑜𝑢̀ 𝑙𝑒𝑠 𝑒́𝑙𝑒̀𝑣𝑒𝑠 𝑣𝑒𝑛𝑎𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑒 𝑑𝑒́𝑠𝑎𝑙𝑡𝑒́𝑟𝑒𝑟. 𝘋𝑒𝑣𝑎𝑛𝑡 𝑙𝑒 𝑝𝑢𝑖𝑡, 𝑢𝑛𝑒 𝑐𝑟𝑒́𝑎𝑡𝑢𝑟𝑒 𝑛𝑜𝑖𝑟𝑒 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑢𝑛𝑒 𝑡𝑒̂𝑡𝑒 𝑑𝑒 ℎ𝑖𝑏𝑜𝑢 𝑔𝑟𝑎𝑛𝑑 𝑑𝑢𝑐 𝑡𝑒𝑛𝑎𝑖𝑡 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑠𝑒𝑠 𝑚𝑎𝑖𝑛𝑠 𝑔𝑎𝑛𝑡𝑒́𝑒𝑠 𝑙'𝑢𝑛𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑛𝑑𝑒𝑙𝑖𝑒𝑟 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑏𝑖𝑏𝑙𝑖𝑜𝑡ℎ𝑒̀𝑞𝑢𝑒 ». (Cie Izidoria)
 


 
ainsi racontent les ancêtres :
au début, il y avait l'obscurité, l'obscurité était remplie d'histoires puis vint la lumière et les histoires reçurent une forme, c'est comme ça que tout fit crée, puis les histoires ont reçu une voix.
tout les êtres parlaient la même langue.
et ils s'évanouirent
le chaos passé revint
les êtres ne se comprenaient plus
ils avaient perdus la langue originelle
Proches ou éloignés, l'autre est devenu un étranger
Les mots écorchés qu'ils répétaient peu à peu sont devenus de nouvelles langues.
Des groupes se sont formés
par enchantement
par reconnaissance
et puis tous ont disparu
Et malgré les flots de paroles
les histoires aujourd'hui restent cachées
Elles reçoivent rarement une voix...
école noire
La neige, la nuit, la parole vraie
 




 


"C'est dans les sociétés orales que la fonction de la mémoire est la plus développée et que le lien entre l'homme et la parole est le plus fort.

Là ou l'écrit n'existe pas, on est lié à sa parole, on est engagé par elle. On EST sa parole et sa parole témoigne de ce que l'on est. La cohésion de la société repose sur la valeur et le respect de la parole.

En revanche, au fur et à mesure de l'envahissement de l'écrit, on voit l'écriture devenir le seul recours et la signature devenir le seul engagement reconnu.

Le lien sacré profond qui unissait l'homme à la parole se défait progressivement au profit des titres universitaires conventionnels.

La parole pour l'Afrique revêtait un caractère sacré lié à son origine divine et aux forces occultes déposées en elle.

Agent magique par excellence,on ne la maniait pas sans prudence.

Si l'on demande à un conteur africain : "qu'est-ce que la tradition orale ?", sans doute on l'embarrasserait fort... peut-être répondrait-il après un long silence :

" C'est la connaissance totale" et n'en dirait pas plus..."

A. Hampaté Bâ

 

 Les conteuses de l'école noire 2022:











 

 


 


 


 


L'École Noire 2021, dix jours de pratique intensive pour des artistes professionnel.l.e.s qui approfondissent la question de « Révolte et traditions » au sein des Arts de la Parole aujourd'hui.

Légitimité du répertoire, identités « que s'est-il vraiment passé dans cette histoire ? » et « qu'est ce qui se passe quand je raconte ? » Il s'agit de témoigner d'une part inconnue de soi-même qui devient source d'inspiration, de rencontres humaines et non-humaines, qui libère des espaces-temps émancipateurs. Un programme adapté aux créations en cours des artistes et préparé en amont par Myriam Pellicane. 

En 2020 et 2021, l'ÉCOLE NOIRE installe ses sessions de recherche « en mode hiver ».L'objectif étant de faire un pas de côté pour mieux voir, se décaler du monde ordinaire pour affiner « sa posture d'âme ». Sentir, écouter, parler, gronder, chanter au cœur de la forêt.

Prendre le temps d'étudier minutieusement les différents univers qui se révèlent, pouvoir raconter la nuit, « à la lisière », hors de sa zone de confort, comme pour un rite de passage.


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