Par la mise en mouvement du corps et la voix, ce stage propose un travail sur l’attention.
Il s’agit d’un entrainement pour se préparer à mettre en jeu des histoires non-ordinaires ou à transgresser les interdits de l’expression, c’est aussi une exploration du déraisonnable et des limites où chaque participant oscille entre poésie et animalité pour danser avec les origines du langage, retrouver sa part sauvage, plus ténébreuse et comme un enfant lucide, donner ce voyage en partage.
Le Conteur et ses Interdits
Le
Récit
1
– Le
Répertoire
Toutes
les histoires sont elles bonnes à dire ?
La
connaissance du répertoire traditionnel : le conte merveilleux et
les mythes.
Qu'est
ce que ce répertoire nous révèle en jeu ? Qu'est ce que le conteur
s'interdit ? Travail sur la limite et le sacré.
Quel
récit aujourd'hui ? Mauvais genre ? Performance ? Trans-genre ?
Travail sur l'intime, la poésie, le sauvage.
2-
La
densité de la parole
Le
silence au coeur d'un récit pose la question de l'engagement du
conteur.
Comment
porter un récit de manière à révéler ou donner à voir tout le
mystère qu'il contient, afin de toucher à l'universel et pouvoir
offrir le trouble plutôt que le malaise, la merveille plutôt que la
crainte.
Nommer, énumérer, faire apparaître en parlant.
Nommer, énumérer, faire apparaître en parlant.
La prononciation, la texture, la trajectoire, le rythme la musicalité du langage.
3
– Dissonance
Comment
trouver la légitimité, la singularité de sa voix, de son univers.
La
posture pour le conteur qui raconte des histoires d'après minuit est
de dénicher des dissonances qui décalent, dérangent et ouvrent des
espaces d'inventions et de grâce.
Comment
embarquer un public vers l'inconnu, sans jamais retenir le flux
vibratoire de la parole, de manière à garder de façon continue,
cette adresse direct et bienveillante au public.
Comment
être subversif dans le sens littérale, explorer les trésors
souterrains contenus dans les histoires, les sub-versions.
Maison du Conte de Chevilly La Rue
BILLET D’HUMEUR DE MARS 2017
PROPOSÉ PAR AMÉLIE ARMAO
Laisser respirer.
Délicatement reprendre son souffle avec détermination.
Entrevoir l'horizon sensible et protéiforme.
Se faire aspirer et porter par l'élan lumineux.
Se rendre compte à quel point tenter d'attraper une histoire est vain. Mesurer la vacuité de la parole inhabitée et bavarde.
Sentir le socle commun et solide de ce qui nous relie.
L'Amazonie peut être ici aussi.
BILLET D’HUMEUR DE MARS 2017
PROPOSÉ PAR AMÉLIE ARMAO
Laisser respirer.
Délicatement reprendre son souffle avec détermination.
Entrevoir l'horizon sensible et protéiforme.
Se faire aspirer et porter par l'élan lumineux.
Se rendre compte à quel point tenter d'attraper une histoire est vain. Mesurer la vacuité de la parole inhabitée et bavarde.
Sentir le socle commun et solide de ce qui nous relie.
L'Amazonie peut être ici aussi.
Femmes conteuses, foyers ruraux de Haute Marne, juin 2018.... elles sont arrivées
terrorisées et timides, mais on se rappelle tout à coup qu'on est de
chair et de sang, qu'on respire, qu'on est confiantes et insoumises
Sherbrooke 2016, les conteurs de la Maison des Arts de la Parole
Souvenirs des sessions "interdites"!
retour d'une stagiaire :
"J'ai été touchée par ta façon d'être au plus juste de chacun, d'accompagner chacun en fonction de qui il est. IL y a quelque chose d'ajusté et de profond, et je ne sais pas trop pourquoi je dis cela, peut-être que ça a à voir avec la capacité de Myriam Pellicane à porter à la fois le tragique et le léger."
Oléron 2014 :
retour d'une stagiaire :
"J'ai été touchée par ta façon d'être au plus juste de chacun, d'accompagner chacun en fonction de qui il est. IL y a quelque chose d'ajusté et de profond, et je ne sais pas trop pourquoi je dis cela, peut-être que ça a à voir avec la capacité de Myriam Pellicane à porter à la fois le tragique et le léger."
Oléron 2014 :
![]() | ||
Le Phénix est un oiseau pourpre qui s'immole par le feu et renaît de ses cendres. |
Quand il est âgé de 500 ans, le Phénix se rend dans une forêt nommée Liban et remplit ses ailes de différentes plantes aromatiques et de bois, s'en construit un nid sur lequel il place des brindilles qqu'il ramasse en grande quantitié puis, s'élançant vers le soleil il en attire l'ardeur sur lui, met le feu aux sarments, se couche sur son lit, ( c'est le mois de mars) et s'immole par le feu. Le premier jour, ses cendres donnent naissance à un vers, le deuxième jour, le ver devient oiseau et le troisième il est à nouveau phénix....
Organisation et prod : Conte en Oléron... La Maison du Conte de Chevilly La Rue et la Cie Izidoria
5 jours au festival de Capbreton, Maison de l'oralité, Aout 2014
Trois jours à Matagne la Petite en Belgique , juillet 2014,
lieu d'accueil : le couvent des Carmélites!
![]() |
Aline la Sardine, conteuse |
Session de formation dans les montagnes du Vercors,
du 3 au 7 mars 2014 avec le Centre des Arts du Récit en Isère
12 conteurs :
venant du Labo "No(s) Limit(s)" de la Maison du Conte à Paris,
2 du collectif du "Front de l'Est" à Mulhouse, 2 de la fédération des conteurs belges, un Fabuliste, un marionnettiste et un infirmier!
Le conteur voit le ciel DANS la terre, la mort DANS la vie, l'invisible DANS le visible, le féminin DANS le masculin et réciproquement.
"Je suis comme toi, ô nuit! sombre et nu! je marche sur le sentier de feu qui est au delà de mes jours rêves, et là où mon pied touche terre, un chêne géant jaillit." Gibran
www.izidoria.org
la parole est un mouvement, elle est reliée directement à la perception, la parole est une trajectoire, elle trace dans la nuit un chemin, elle s'appuie sur des postures fluides et libres, que sont les bases des arts martiaux....se bander les yeux peut quelque fois aider à rompre avec les habitudes, nommer la peur et faire de son corps un outil de transmission spontané...
![]() |
Stage avec les Arts du Récit en Isère : salle de travail au village du Percy |
Dernier Stage au Québec :
Montréal .... http://cantinemotivee.wordpress.com/
merci à tous les conteurs de Montréal et à Céline Jantet pour ce lieu magnifique de création artistique... la Cantine Motivée, ci dessous l'entrée et le panorama depuis la salle de travail... octobre 2013..
Les jeunes adultes de la Maison des Arts de la Parole à Sherbrooke, Québec 2013 :
une équipe de vrais conteurs : "les gentlemen complets"!
L'équipe du labo : "T'es qui toi ?"- Festival de Chiny - Belgique - 2013
Une douzaine de conteurs professionnels rassemblés aux prémisses de la 24ième edition du festival du conte de CHiny en juillet 2013.
Ces conteurs cherchent un lieu d'acueil pour Février 2014...
Au
micro-labo NO(s) LIMIT(es) - Maison du Conte de Chevilly La Rue - 2011/ 2012 / 2013/2014
Cette
formation a pour origine le Micro Labo de la Maison du Conte de
Chevilly La Rue où Myriam Pellicane est intervenue plusieurs fois
sur deux années.
Extrait de l'interview faite par Valérie de Saint Do pour la Maison du Conte :
Quand le conte dépasse les bornes
À cette question, les laborantins de «
No limits » cherchent les réponses, depuis trois ans, du côté de la
pratique du conteur, plutôt que du répertoire (riche comme chacun sait,
en meurtres, incestes, cannibalisme et autres tabous ! )
Conversation à bâtons rompus avec les stagiaires et Myriam Pellicane, qui y intervient ponctuellement.
Ils
sont onze à se retrouver tous les deux mois environ dans un micro-labo
au nom évocateur, « No(s) Limit(s) » pour travailler depuis trois ans , sur
le thème de l'interdit...
L'idée leur est venue, au début d''aller voir du
côté du rock. Mais le rock est aujourd'hui entré dans l'institution, et
le mêler à la parole n'était pas évident car il demandrait des moyens
techniques que nous n'avions pas. Les laborantins ont donc exploré plus
avant la notion de l'interdit, dans les textes, puis surtout dans leur
pratique. « Pour moi, explique Nidal Qannary, participant référent du
Labo, ce travail est en fait autour de l'engagement. Nos propositions,
la première année, restaient assez formelles : le risque était de voir
ce sujet aller vers la provocation facile. Nous avons évolué vers une
recherche de fond, qui implique chaque personne dans sa parole. Et dans
l'acte scénique dans l'acte artistique, il faut que le corps soit le
premier engagé ».
Avec Myriam Pellicane, qui intervient dans le
Labo deux fois par an, les conteurs disent travailler sur leurs propres
limites. « transgresser un interdit, c'est intéressant si on sait
précisément ce qu'on doit transgresser ! commente celle qui ne se
définit pas comme « une directrice de stage qui regarderait froidement
les exercices» , mais comme co-exploratrice dans le collectif.
Le
soir où je rencontre le groupe – au début de la nuit d'Halloween, ça
ne s'invente pas ! ils sortent d'une séance qui a porté sur le travail
vocal. De manière générale, plus que sur le récit proprement dit, cette
tentative de repousser les limites s'adresse au corps, aux frontières
physiques de l'interdit. « je cherche à faire un travail dans lequel les
conteurs oublient la raison, explique Myriam Pellicane.
Je veux casser
les automatismes du mental induits par l'écriture et en venir à
l'essentiel du conteur : suivre son corps. C'est organique, il faut
perdre la raison, non pour sombrer dans la folie, mais pour avoir un
état d'attention et de lucidité qui vient de tous les autres sens. »
Cela
ne va pas bien évidemment sans résistances. On va très loin dans les
possibles, confie une stagiaire qui déclare avoir sortit un son « dont
elle ne se croyait pas capable.» « On est surpris de ce qui peut sortir
de nous, un geste, un son. Reviennent des peurs ancestrales contre
lesquelles on croit devoir s'armer : les cauchemars, la mort, comme la
crainte d'être en scène. . Un autre salue avec humour l'audace et
l'insolence de l'expérience : « je me suis procuré un sabre pour frôler
le crâne des spectateurs je préfèrerai pour toucher à mes ténèbres, ou
pour éprouver mon intention et j'ai raconté Barbe Bleue à des mariés,
raconte-t-il en riant. Certains laborantins avouent avoir quitté
temporairement le Labo « parce que parfois, c'est trop ». L'excès est
revendiqué : « parfois, pour trouver un son d'amour, de don, il faut
hurler avant ! De même que c'est parfois après avoir pleuré un bon coup
que la parole est le plus authentique. Au fond, on va explorer ses
limites pour mieux atterrir après. La transgression, ce n'est qu'une
boîte à outil pour parvenir finalement à une quelque chose de très
baba-cool ! s'amuse Myriam
Dans cette exploration qui n'est pas
sans risques ni blocages, c'est la confiance créée au sein du collectif
qui permet d'avancer. Et en trois ans, le collectif s'est manifestement
soudé. À tel point, disent les participants,que tout le monde est
acteur de ce qui se passe sur scène, même lors
d'exercices individuels. « On se connait si bien qu'on sait quand l'autre bloque, comme on sait quand il décolle ».
Confiance
et l'humour : on rit et on vanne manifestement beaucoup dans la
confiance commune, précisément parce que la prise de risque commune
exclut le jugement. Le rire lui aussi est visiblement partie prenante de
la transgression!
« Si la raison ne lâche pas prise,
elle juge l'autre. À partir du moment où l'on cesse de travailler avec
le mental, le jugement négatif est évacué. Ça nous permet des
impolitesses, d'être un peu sauvage avec l'autre ! Je peux dire à
quelqu'un "tais toi" ce qui ne se ferait pas dans un autre stage. Et
cela débloque des choses, c'est bénéfique, d'un jour à l'autre. »
ajoute Myriam Pellicane.
Sachant que le principe du Labo
No(s) limit(s) n'est pas de travailler sur
les projets des conteurs ni d'aboutir à une production. D'où la
concentration sur le corps, la voix, l'attention ou ce que Myriam
appelle l' «archaïsme ». C'est après que cette transgression se recycle,
éventuellement, dans les créations de chacun : « Quelque chose a surgi,
une liberté, une aisance que je n'aurais pas eu autrement » signale
l'un des laborantins. « La dimension appliquée apparaît dans la
pratique individuelle, dans la recherche de cet équilibre délicat : être
à la fois en train d'embrasser l'inconnu, de regarder comment l'histoire
se déroule, tout en entretenant le partage avec les gens qui nous
regardent », conclut Nidal Qannary.
Voici
un retour de Pierre Desvignes, conteur :
"...à
la Maison du Conte de Chevilly-La Rue, en compagnie de 6
conteurs, j’ai exploré la voix et l’espace vide pour en
découvrir des substances organiques bénéfiques à l’exercice de
mon art sous le regard ponctuel et défrichant de Myriam Pellicane.
Il
s’agit d’une exploration et d’un engagement exigent. Voir et
ressentir, aller là où la nuit est grande, accompagné d’une bien
fragile torche; découvrir quelques pépites, souffler sur les
braises, voler le feu aux dieux.
C’est
une expérience de soi à travers la matière sensible qui me
compose.
Chaque
mot devient magique, dans le sens de produire des images, lorsque
l’auteur décide d’y mettre toute l’intensité de l’instant,
de l’être. Chaque phrase peut alors, tel un sésame merveilleux,
ouvrir une brèche dans le roc, et j’ai découvert un bien étrange
monde peuplé de désirs indicibles. En tremblant, j’ai fracassé
quelques murs. J’ai agrandi l’espace du dedans. Au fond, une mer
sombre s’agite et m’emporte, me malmène et me dépose, sonné,
au pied d’une cathédrale taillée dans la lumière.
Des
cordes vocales, quelques sons antiques résonnent, émergent,
s’envolent et déchirent le ciel de part en part.
Le
corps devient un chaos sensible, tremblant, feuille dans le vent.
L’appréhension se dessine muette dans le ventre, et puis une
décision soudaine, évidente, puissante, arrache l’épée à la
pierre, dévoile la langue, fait jaillir l’éclair. Etincelle,
arc-en-ciel doré sur lequel il est possible de danser, en équilibre,
maintenant.
Je
dirais, pour conclure cette première année au labo NOs LIMITes,
qu’il m’est devenu évident que conter est un engagement. Que cet
engagement est une exploration vocale pudique, ludique, intime et
partagée dans ce qu’il y a de plus étonnant: soi, les autres à
travers les histoires."
Un stage de 3 jours sur l'île de Vassivières en Aout 2013 ( Festival International du Conte) celui là , les stagiaires l'on nommé : "ON S'en FOUT"
"Nous sommes douze conteurs, d'horizons divers. Nous venons de passer trois jours passionnants auprès d'une grande pro. Trois jours de travail dense, précis, sauvage et nourrissant. Audace. Eclats de rire. Dépassement. Pour ta générosité, ta bienveillance et topn exigence, merci Myriam Pellicane."
MYRIAM PELLICANE - Parcours
Raconter des histoires, je ne sais pas
à quoi ça sert, c'est une arme, une sorte de pouvoir personnel qui
se trouve dans l'invention de son propre langage, c'est une façon de
partager un tatouage secret, je peux mettre des visages sur les
gouttes de pluie ou mettre des tournesols à la place de la tête des
gens, tout dépend de ce qui se passe au moment où je raconte.
Les histoires agissent sur la vie
intérieure, elles parlent du monde.
Je m'appelle Myriam Pellicane, je suis
conteuse depuis 13 ans, j'ai crée la Compagnie Izidoria en 2005
parce que pour moi le travail de recherche est aussi important que la
représentation.
Cette compagnie rassemble des artistes
de toutes disciplines, des aventuriers.
J'ai grandi en Algérie, puis dans le
neuf trois, durant 20 années de ma vie j'ai travaillé à l'usine
comme 0S4, puis comme serveuse, je faisais des boulots alimentaires,
sales et épuisants, je voulais devenir magicienne. J'étais
révoltée.
Je suis devenue conteuse en 2000, c'est
ma façon d'être en société.
Mon histoire
personnelle influence certainement mon travail : j'ai en effet
expérimenté la scène punk-rock dans ma jeunesse, mais je n'ai
aucun penchant pour le récit de ma propre vie. J'ai le désir, à
travers les contes merveilleux et le mythe de toucher la question de
la condition humaine.
ce qui m'intéresse dans les histoires, c'est quand le héros se heurte aux désillusions et aux déceptions.
Il s'agit pour moi de raconter pour voir, voir la mort, percevoir la
pulsation du monde et des créatures qui l'habitent. Les exclus, les
personnages peu ordinaires aiguisent mon attention : le monde aussi
leur appartient et ce qu'ils font de leurs vies m'ouvrent des
perspectives stupéfiantes qui nourrissent ma démarche.
Si je devais dire des généralités,
le roman met en valeur les sentiments, le cinéma met en valeur
l'atmosphère et la distance entre les gens, le conte met en valeur
l'action et le sacré. Le théâtre est plus intellectuel, il dresse
des portraits psychologiques précis : pour moi le conte n'a pas de
personnages définis, il nous plonge directement dans une réalité.
Quand le conte se libère du livre, il cesse de faire du folklore et
de l'anthropologie, il révèle ce qu'il contient par essence : le
voyage et la tâche d'un conteur est bien de rénover
la carte, la trajectoire...
Le concept général de ma parole
conteuse est une attention particulière portée sur la voix et le
corps ( bien plus que le sens) qui suit pas à pas l'action en cours.
Ma propre voix est aussi importante que
la musique qui raconte avec moi ou l'oiseau qui m'accompagne ou le
vent dans les branches, ou la rumeur du public, il n'y a jamais pour
moi de fond sonore. Afin de maintenir cette écoute organique, je
travaille depuis plusieurs années avec Mireille Antoine et Vicente
Fuentes sur l'exploration vocale, (tous deux issus du Roy Hart).
Il en va de même pour le corps qui
bouge en prémisse aux mots, un corps attentif à trouver l'honnêteté
et le rythme propre à une histoire.
Eric Delbouys, batteur et
improvisateur, avec qui j'ai beaucoup joué, m'a justement appris à
trouver ce rythme en plaçant son exigence sur le fait que ce rythme
n'est pas le mien, mais celui du monde où de l'histoire en cours.
Par ailleurs, Didier Kowarsky qui
dirige souvent mes projets artistiques m'a transmis cet état de
conteur « abstrait », celui du conteur qui se laisse
dévisager, celui du conteur « sans visage » qui se
trouve en scène comme un enfant abandonné au coeur d'une
monstrueuse machine à vapeur (qui serait l'histoire) et qui d'un
coup, sans y avoir pensé et sans la moindre hésitation, tourne un
écrou et s'aventure. C'est ainsi que je touche à l'intention
contenue dans les histoires.
Je suis au quotidien de mon métier en
lien avec des adolescents, je me sens proche de leur royaume, de
leurs secrets et toute la richesse contenue dans la culture manga,
leurs questions sur la nature humaine et leur errance.
Je soutiens aussi la jeune génération
de conteurs à travers la formation ponctuelle que je mène avec des
conteurs professionnels sur le thème du conteur et ses interdits,
notamment un micro labo de la Maison du Conte de Chevilly Larue,
intitulé : « No(s)Limit(s) » et d'autres équipes impromptues. Avec ces nouveaux talents, je tente de transmettre
mon énergie et mes doutes et la nécessité d'une discipline dans ce
travail audacieux. Le conteur est un voleur d'histoires, il s'agit de
revenir aux origines : le conteur est un brigand des
grands chemins, un poète, un vagabond céleste.
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