« Quand je suis bien, je suis bien, quand je suis mauvaise, je suis mieux. »
Mae West
« Dieu nous a fait masculin et féminin »
La bible
Dans le temps d'avant le temps, les gens n'allaient pas chez les autres parce qu'ils étaient invités, ils arrivaient, c'est tout. C'est ainsi que ça se passe quand on s'apprête à raconter une histoire.
Soigneusement, quitter le désir de bien faire, prendre le risque de la transformation, de la réalité subjugante, augmentée. Respirer, écouter le silence, se raffiner.
Se laisser traverser, branché.e.s sur l'infini, pour être, autrement, ne rien fabriquer.
Nos histoires résonnent et deviennent réalités en présence des autres, le défi est de maintenir la continuité d'un tracé avec la puissance de notre fragilité.
C'est en racontant des histoires qu'on éprouve la réalité.
Raconter c'est faire l'expérience de ce qu'on dit, ce n'est pas colporter des rumeurs.
Il vous est donné un espace à vous, hors compétition, pour transpercer le réel, laisser scintiller les choses, oser se perdre, oser se rendre, enjamber clandestinement les limites de l'inventaire humain.
Quand tout est fini, c'est là que tout commence...
Myriam Pellicane
Profil concerné:
Artistes de la scène, aventuriers, aventurières de la parole.
Une équipe, des rencontres :
Accompagnement de chacun.e dans sa singularité, son intention, son langage.
Chacun.e apporte son univers, ses histoires.
Des parcours, des jeux, des contes seront aussi proposés et testés collectivement.
En soirées, une ou deux présentations joyeuses de chantiers en cours.
Les horaires de travail seront donnés précisément avec des pauses courtes et longues.
Livres mis à disposition pour l'étude partagée à certains moments choisis : anatomie, dictionnaire historique de la langue française, mythes, mangas, cinéma, peintures, anthropologie etc...
D'où vient le nom de l'école noire ?
Le nom de L’Ecole vient d’une légende islandaise qui raconte qu’il y avait dans les temps anciens, l'antiquité du temps, en Islande donc, une école secrète qui s'appelait l'École Noire…
Cette école avait la particularité de se trouver dans un souterrain solidement bâti,
sans aucune fenêtre, il y faisait noir, complètement noir.
C'était une immense bibliothèque et il n'y avait aucun professeur...
Par contre, l'école noire était "habitée"…
Tout ce qui était dans les livres était en flammes vives…
Tous les élèves devaient y rester au moins trois ans. Tous venaient de pays différents :
des princes, des fils de rien, des filles de grands chefs, des sauvageonnes,
tous, toutes étaient là pour des raisons mystérieuses…
Des mains griffues et poilues traversaient l'obscurité et leur donnaient à manger.
Au centre de la bibliothèque y'avait un puit où les élèves venaient se désaltérer,
devant le puit, une créature noire avec une tête de hibou grand duc,
tenait dans ses mains gantées l'unique chandelier de la bibliothèque...
"C'est dans les sociétés orales que la fonction de la mémoire est la plus développée et que le lien entre l'homme et la parole est le plus fort.
Là ou l'écrit n'existe pas, on est lié à sa parole, on est engagé par elle. On EST sa parole et sa parole témoigne de ce que l'on est. La cohésion de la société repose sur la valeur et le respect de la parole.
En revanche, au fur et à mesure de l'envahissement de l'écrit, on voit l'écriture devenir le seul recours et la signature devenir le seul engagement reconnu.
Le lien sacré profond qui unissait l'homme à la parole se défait progressivement au profit des titres universitaires conventionnels.
La parole pour l'Afrique revêtait un caractère sacré lié à son origine divine et aux forces occultes déposées en elle.
Agent magique par excellence,on ne la maniait pas sans prudence.
Si l'on demande à un conteur africain : "qu'est-ce que la tradition orale ?", sans doute on l'embarrasserait fort... peut-être répondrait-il après un long silence :
" C'est la connaissance totale" et n'en dirait pas plus..."
A. Hampaté Bâ
Les conteuses de l'école noire 2022:
L'École Noire 2021, dix jours de pratique intensive pour des artistes professionnel.l.e.s qui approfondissent la question de « Révolte et traditions » au sein des Arts de la Parole aujourd'hui.
Légitimité du répertoire, identités « que s'est-il vraiment passé dans cette histoire ? » et « qu'est ce qui se passe quand je raconte ? » Il s'agit de témoigner d'une part inconnue de soi-même qui devient source d'inspiration, de rencontres humaines et non-humaines, qui libère des espaces-temps émancipateurs. Un programme adapté aux créations en cours des artistes et préparé en amont par Myriam Pellicane.
En 2020 et 2021, l'ÉCOLE NOIRE installe ses sessions de recherche « en mode hiver ».L'objectif étant de faire un pas de côté pour mieux voir, se décaler du monde ordinaire pour affiner « sa posture d'âme ». Sentir, écouter, parler, gronder, chanter au cœur de la forêt.
Prendre le temps d'étudier minutieusement les différents univers qui se révèlent, pouvoir raconter la nuit, « à la lisière », hors de sa zone de confort, comme pour un rite de passage.
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